MagNet






Eluard aurait 100 ans

    Un peu de poésie sur le web ne peut pas nous faire de mal. Alors pour célébrer le centenaire de la naissance de Paul Eluard, nous vous proposons en avant-première sur internet (!), deux de ses oeuvres.






    DORMEURS



    Les dormeurs sont blancs, veinés de vert pâle, aussi
    transparents que le cristal de roche ; leurs cuisses laissent
    passer le jour. Ils n'ont pas la solidité du marbre le plus
    ordinaire ; ils sont même si tendres qu'on peut les tailler,
    les façonner avec un couteau.
    Mais au contact de leurs paupières,
    la nuit dure et froide se fend comme l'ardoise.





    Un autre ? Allez, pour la route...





    Revenir dans une ville de velours et de porcelaine,
    les fenêtres seront des vases où les fleurs,
    qui auront quitté la terre, montreront la lumière
    telle qu'elle est.
    Voir le silence, lui donner un baiser sur les lèvres et
    les toits de la ville seront de beaux oiseaux mélancoliques,
    aux ailes décharnées.
    Ne plus aimer que la douceur et l'imobilité à l'oeil
    de plâtre, au front de nacre, à l'oeil absent,
    au front vivant, aux mains qui, sans se fermer,
    gardent tout sur leurs balances, les plus justes du monde,
    invariables, toujours exactes.
    Le coeur de l'homme ne rougira plus, il ne se perdra plus,
    je reviens de moi-même, de toute éternité.




    Retour vers l'actualité



SOMMAIRE
INFOS
FRANCE
ECO
MONDE
REGIONS
SPORT
CULTURE
MUSIQUE
SORTIR
CINEMA
LIVRES
FRANCE PRATIQUE
ALT.ZIPPIES
OURS
TECHNOID